L'HISTOIRE

Le mont Saint-Germain était éperon barré : c'était un endroit stratégique pour surveiller la vallée et la route de Metz à Paris.

Des fouilles archéologiques effectuées de 1967 à 1991 ont montré que le mont Saint-Germain a été occupé depuis le Néolithique final jusqu'en 1760. Des racloirs, pointes de flèches et haches en silex poli de l'âge de la pierre ont été découverts ainsi que d'autres vestiges de l'âge du fer : des trous de poteaux marquent les fondations de maisons en terre et bois ; foyers (emplacements avec des pierres plates pour faire du feu) ; trois lingots de fer ont été retrouvés dans une fosse ainsi que de la céramique (bols, vases), des outils (haches, serpes), des objets de décoration (fibules, bijoux) et de la vie domestique (fusaïoles servant à filer la laine). Un village existe entre le IVe et IIe siècles sur le promontoire.

La région est occupée à l'époque celtique par les Médiomatriques dont l'oppidum est situé un peu plus à l'est : les Hauts de la colline Sainte-Croix à Metz.

Les pentes raides au sud, à l'est et à l'ouest du mont Saint-Germain formaient une défense naturelle. Il est probable qu'un rempart fortifié appelé « mur gaulois » ait été érigé à l'endroit appelé « Talus des pins » au nord du site : il ressemblait alors à un mur de palissade en bois avec un fossé.

À la fin de l'époque gallo-romaine, les habitants se réfugient sur le site fortifié pour se protéger des invasions des Alamans et des Francs. De cette époque, on a trouvé des morceaux de tuiles, du torchis, des monnaies et de la céramique sigillée d'Argonne.

À la fin du vie siècle, à l'époque mérovingienne, une nécropole se développe sur la partie sud du site. Elle s'étend encore à l'époque carolingienne et au Moyen Âge. Les archéologues ont retrouvé 370 sépultures : coffres en pierres de forme rectangulaire, sarcophages creusés et taillés dans une seule pierre. Un sarcophage mérovingien du sud de la Meuse trouvé sur le site est exposé aux musées de la Cour d'Or à Metz. Les archéologues pensent qu'une chapelle chrétienne était installé à proximité de la nécropole dès le début de la christanisiation, mais qu'il n'en reste aucune trace. Cette affirmation est corroborée par la découverte de croix et d'une boucle de ceinture avec l'inscription « Pierre et Paul ».

Le village fut l'une des plus anciennes possessions des évêques de Metz. Le château des évêques cité pour la première fois en 1070 sous le nom castellum (château en latin). En 1026, l'abbé Poppon de l'abbaye Saint-Vincent de Metz parle d'une église (bâtie avant celle qui est en ruines) dans un lieu-dit « Castels ». En 1140, l'évêque de Metz, Étienne de Bar, confirme que l'abbaye Saint-Vincent est propriétaire de l'église de Saint-Germain de Castello. Le pape Alexandre III parle dans quatre bulles de la renommée de sainteté du prieuré où de nombreux miracles ont lieu.

Vers 1190-1220, les évêques Bertram, Conrad de Scharfenberg et Jean d'Apremont font construire un château et au début du XIIIe siècle, le fief de Châtel fait partie du domaine des évêques de Metz. Ce fief forme avec ceux d'Ars, d'Ancy et de Scy, les « Quatre mairies », qui servaient de gage aux emprunts de l'évêque.

De 1231 à 1234, la guerre des Amis, à la suite du décès de la dernière comtesse de Metz, Gertrude de Dabo, fille et seule héritière d'Albert II de Dabo-Moha, comte de Metz, oppose l'évêque de Metz Jean Ier d'Apremont aux habitants de Metz. L'évêque fait appel à ses amis, le duc Mathieu II de Lorraine et le comte Henri II de Bar mais les Messins offrent de l'or au duc et au comte qui se retournent contre l'évêque et font avec leurs soldats et les Messins le siège du château. Le village est détruit durant le siège par les Messins en 1231. L'évêque de Toul, Roger, ramène la paix entre les Messins et l'évêque. En échange de la paix, les Messins exigent que le château soit détruit, ce qui est fait vers 1235.

Les Écorcheurs de Charles VII s'emparent du village lors du siège de Metz de 1444.

Le prieuré demeure et fait office d'église pour les paroisses de Châtel et d'Amanvillers. Il entre en déclin avec la crise économique du XVe et les guerres qui ravagent la région. Les religieux de Saint-Vincent quittent l'endroit délabré en 1584. L'un d'eux revient les dimanches pour dire la messe et à l'occasion de quelques fêtes annuelles mais le curé et les habitants de Châtel ne veulent plus gravir le mont Saint-Germain pour aller à la messe car le village a une église depuis le XVe siècle. Ils s'en plaignent à l'évêque de Metz. Ce n'est qu'en 1760 que celui-ci supprime le culte au prieuré et ordonne sa destruction. L'église du village, dans la vallée, devient enfin paroissiale.

En 1817, Châtel-Saint-Germain, village de l'ancienne province des Trois-Évêchés avait pour annexes, les fermes de la Folie, Longeau, la ferme d'Envie, Clery, Chahury, Moscou et Leipzig, les moulins de Dourois, moulin Neuf, Haut et Petit moulin. À cette époque il y avait 552 habitants répartis dans 94 maisons.

Comme les autres communes de l'actuel département de la Moselle, Châtel-Saint-Germain est annexée à l'Empire allemand de 1871 à 1918. Un vaste groupe fortifié est construit en 1899 à l'ouest de la commune, le Feste Kaiserin. Il sera épargné en 1914, mais montrera toute sa valeur défensive en 1944. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, les Mosellans se battent loyalement pour l'Empire allemand. Les Castelgerminois accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. Sankt German redevient française.

Châtel-Saint-Germain est de nouveau annexée de 1940 à 1944 au Troisième Reich allemand. Lors de la Seconde Annexion, un camp de prisonniers soviétiques, composé de travailleurs civils ou "Ostarbeiter", est créé dans le bois du Reposoir en 1942. Comme les autres camps du secteur, il fut abandonné en septembre 194413. Le 1er avril 1944, la commune de Châtel-Saint-Germain est intégrée au Stadtkreis Metz et rebaptisée Germannsburg. La commune est libérée le 7 septembre 194414 mais les combats ne cessent autour des forts qu'en décembre 1944. Le groupe fortifié Jeanne-d'Arc est utilisé de 1945 à 1995 pour le contrôle aérien et les transmissions.

AAPPAN
2 rue Jeanne d'Arc
57160 SCY-CHAZELLES 
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